Le succès de l’assurance vie depuis le début des années 1980 est dû en grande partie à l’apparition des nouveaux contrats dits en « francs ».
Sujet de notre dossier : La place de la fiscalité dans le succès de l‘assurance vie
À l’opposé d’anciens contrats opaques dans leur présentation, leur gestion financière et leur tarification, les nouveaux contrats en francs ont offert aux épargnants une réelle transparence à tous les niveaux.
La gestion financière a vu le développement des « fonds cantonnés », permettant d’attacher à un contrat ses propres actifs et donc une transparence de la performance financière.
Les nouveaux contrats en francs ont permis de distinguer leur propre gestion, de la gestion des autres actifs de la société d’assurance (le fond général). Dans les faits, ce cloisonnement a obligé les gérants des contrats à investir la plus grande partie des capitaux recueillis en produits de taux, libellés en francs français.
Par ailleurs, ces contrats en francs ont bénéficié dans ce cadre d’une conjoncture financière proprement exceptionnelle (initiée par Ronald Reagan) puis, par la suite, d’une politique économique caractérisée par une baisse régulière des taux d’intérêt, accompagnée d’une réduction drastique de l’inflation.
Aussi, ces contrats « nouveaux » ont permis aux épargnants de bénéficier de taux de rendements réguliers, dans un cadre rassurant et simple à assimiler.
Le contrat en francs offre en effet une garantie en capital, assortie généralement d’un taux minimum garanti (sur une durée variable) et d’un effet de cliquet, par lequel le taux de rende ment de l’année est définitivement acquis au souscripteur du contrat, indifféremment à l’évolution future des marchés financiers.
Ainsi, au cours des années 1990 et au début des années 2000, les « nouveaux » contrats en francs auront offert à leurs détenteurs la quadrature du cercle avec une épargne liquide, offrant des rendements réels exceptionnellement élevés et assortis d’une garantie du capital.
Les contrats en francs, devenus contrats en euros à la suite de l’adoption de l’euro ont toutefois vu leur rendement baisser régulièrement, du fait de la baisse des taux d’intérêt. Les obligations à long terme, dans lesquelles les contrats en francs sont massivement investis, ont vu (notamment en France) leur rendement passer sous la barre des 4 o/o
Ces contrats ne devraient donc plus offrir à l’avenir des rendements aussi élevés que par le passé.
Toutefois, leurs spécificités techniques leur permettront toujours de répondre aux besoins d’épargnants à la recherche d’une sécurité totale (hors effet de l’inflation), associée à une constante liquidité, par l’exercice à tout moment du droit de rachat.
Par suite, les contrats « monosupports » en euros et n’offrant l’accès qu’à ce seul fonds se sont vus naturellement supplantés par les contrats « multisupports ». Ces derniers offrent en effet une latitude incomparable dans la gestion financière. Dès lors, ils s’avèrent plus en phase avec les évolutions prévisibles des marchés financiers et les besoins futurs des épargnants.
Ces contrats multisupports doivent néanmoins offrir parmi leurs outils de gestion, l’accès au fonds en euros, dont les caractéristiques répondent pleinement aux besoins des épargnants en termes de placement à court terme, d’épargne de précaution ou encore, en cas de défiance sur l’évolution des marchés financiers.